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Voilà un bar qui ne
ressemble
pas du tout à ceux qu’on a ici.
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À Château 1 s’est ouvert
il y a peu un bar restaurant qui s’appelle « Le Maestro ». C’est un
endroit qui se veut d’un certain standing et qui ne rentrarait pas dans la
catégorie des maquis. Le maquis sert à boire dans une cour à ciel ouvert,
quelquefois des brochettes avec des frites, on peut y entendre de la musique
plus ou moins forte, on peut y regarder la télé tout en écoutant la musique
trop forte, enfin disons que c’est le pendant du bar PMU chez nous.
Le Maestro n’est pas à ciel
ouvert, c’est un endroit fermé. Il a une enseigne lumineuse, et deux gardiens à
l’entrée qui font office de videurs afin de préserver le standing du lieu. On
ne peut par exemple pas entrer chaussé de tapettes (on appelle ici
« tapettes » les tongs, celles qu’on appelait il n’y a pas si
longtemps des claquettes, nom qui a quasi disparu aujourd’hui pour une raison
inexpliquée. Moi, si on m’avait demandé, j’aurais hésité aussi à appeler ça les
« frottettes » étant donné le nombre de gens qui marchent sans lever
les pieds.)
Justement, ce soir-là, Mamane,
guide nigérien de son état veut entrer au Maestro. Chaussé de tapettes, on
l’arrête. Mais les gardiens ne mettent pas longtemps à voir que Mamane n’est
pas seul, il est accompagné d’un groupe de touristes (des blancs) chaussés eux
aussi de tapettes.
Voilà les gardiens bien embêtés
et devant un dilemme cornélien : soit ils refusent l’entrée à des blancs,
ce serait la première fois et l’un des deux ne peut s’y résoudre, soit ils
laissent rentrer tout le monde en tapettes, y compris Mamane, et cela l’autre
gardien ne peut l’accepter (quelque chose me dit que c’est surtout Mamane en
tapettes qui les gênaient). Ils palabrent pendant quelques minutes en zharma,
chacun faisant valoir ses arguments « Attends, on ne peut quand même pas
refuser l’entrée à des blancs, ce sont eux après tout qui consomment » ,
« oui mais des tapettes, ça n’est pas possible, la règle c’est la
règle ! » Mamane a attendu ces quelques minutes, jusqu’à leur dire
que pour boire un verre, ils iraient autre part.
Ça me rappelle les boîtes de
nuit françaises.