Deuxième séjour à Niamey. La première fois, j'avais été malade.

lundi 17 janvier 2011

ça roule !


À Niamey, nous nous déplaçons à vélo, même si la conduite générale ici est anarchique. À un carrefour, on peut voir des feux qui marchent, et d’autres qui ne marchent pas. S’ils marchent, ce n’est pas sûr qu’ils soient très bien respectés, à moins qu’il y ait des policiers qui eux, sont très respectés. Toujours est-ils que il faut oublier les règles habituelles du code de la route et se faire à cette règle beaucoup plus simple : le plus gros a raison, le camion l’emporte sur la voiture, qui l’emporte sur le vélo, qui l’emporte sur le piéton. Le policier et le militaire l’emportent sur tout le monde. Point de règles qui compliquent la vie comme la priorité à droite : c’est la voiture sur l’artère la plus importante qui a la priorité, cela étant laissé à l’appréciation des conducteurs. Bien sûr, cela peut prêter à confusion en cas de différence d’appréciation, mais en cas de problème, je veux dire par là si deux voitures s’engagent en même temps dans le carrefour, la solution est simple : on klaxonne.
Bien sûr, il y a des accidents, parfois dû à l’absence totale de rétroviseurs sur la voiture. Qu’à cela ne tienne, on emporte les blessés et on laisse les véhicules exactement à l’endroit de l’accident afin que la police puisse faire les constations. La vitesse d’arrivée de la police dépend de beaucoup de choses, mais il en est une principale, c’est l’essence. La première chose que doit faire la police une fois qu’on l’a appelée, c’est trouver de l’essence pour mettre dans le réservoir afin qu’ils se déplacent sur les lieux. Ça peut donner lieu à des situations cocasses : un camion accidenté en plein milieu d’un carrefour très dangereux (les feux ne marchent pas) a paradoxalement sécurisé la circulation. Le camion ne laissait le passage que pour une voiture, ce qui fait que tout le monde ralentissait, et mêmes nous, en vélo, pouvions passer en sifflotant. Puis la police est passée, elle a retiré le camion, et le carrefour est redevenu dangereux comme avant.
La nuit, c’est encore plus compliqué parce que l’éclairage public est un peu défaillant : parfois ça marche, parfois non. En plus, les mêmes voitures qui n’ont pas de rétroviseurs n’ont pas forcément non plus de phares. Et c’est pareil pour les motos (je ne parle même pas des vélos). De plus, les gens dehors sont nombreux, et évidemment peuvent traverser la route. Je n’ai jamais conduit la nuit ici, mais un de mes amis a résumé la situation ainsi : “tu te retrouves avec juste tes phares pour t'éclairer, et il y a des gens partout". C’est un peu stressant si tu n’aimes pas tuer des gens avec ta voiture.
Devant le danger de la conduite de nuit, j’ai pris des résolutions fermes. Je me suis fait envoyer par mon père des lampes qui marchent avec des aimants. Vous fixez la lampe sur le cadre, les aimants sur les rayons de la roue, et ça clignote dès que vous roulez sans que vous ayez besoin de mettre des piles. C’est assez cher (une cinquantaine d’euros), mais la sécurité est à ce prix. Je les fixais dimanche sur le vélo de Marie, et le gardien de la maison, intrigué, est venu observer le système. Il m’a demandé si c’était cher. J’ai failli lui donner le prix mais me suis ravisé en notant que le prix des lampes équivalait presque à son salaire, alors même qu’il est payé normalement. J’ai eu quand même un peu honte.
Nous pourrions donc maintenant circuler la nuit en vélo, on est visibles. Dommage que ce ne soit plus possible à cause des barbus.

mardi 11 janvier 2011

rouge orange


Eh bien bonne année quand même. Ça démarre pas super fort, mais on va faire avec.
"Les régions formellement déconseillées sont indiquées en rouge. Les régions déconseillées sauf raisons impérieuses sont indiquées en orange." Engagez-vous, qu'y disaient.