Deuxième séjour à Niamey. La première fois, j'avais été malade.

vendredi 30 novembre 2007

Non non, je ne suis pas mort, c'est juste que je suis à la fois privé d'ordinateur personnel, ce qui vous prive d'illustration cette fois-ci, et de temps à consacrer à des choses inutiles, ou plutôt des choses qui ne viseraient pas à me réinsérer dans la société à très court terme. J'essaie de reprendre un rythme acceptable dès que possible.
J'ai juste un message personnel à faire passer, alors si vous ne m'avez pas croisé ces trois derniers mois, inutile de lire les deux lignes suivantes : pour vous, amis de la Suède, je tiens à vous dire que ça na pas été facile de vous quitter, et que sous mon apparence sobre et digne mon petit coeur de midinette ne demandait qu'à s'exprimer. Mais bon, je sais me tenir.

vendredi 23 novembre 2007

I'm poor lonesome cowboy


Il semblerait que la première partie de ce blog, à savoir la Suède, soit finie, je prends l'avion samedi pour retrouver mon sol natal. Je n'aime pas tourner les pages mais il faut bien être un peu adulte, j'ai un métier et des responsabilités maintenant.
Je ne sais pas encore ce que je vais faire de ce blog, dédié à l'origine à raconter mon incroyable vie. Sans doute, comme ma vie continue malgré tout vais-je continuer à crier ma révolte devant cette société qui me rejette, la mondialisation, les hommes politiques tous-pourris et la Star Academy, en bref tous ces combats qui me tiennent à cœur.
Peut-être le transformerai-je en critique littéraire et culturelle, nourri au Télérama et à France Inter (oui parce que merde je suis prof, ne l'oublions pas.)
Peut-être le transformerai-je en un blog-roman, onirique et chiant à lire. Oui parce que je ne sais pas si vous avez déjà essayé de lire un long texte sur un écran d'ordinateur, mais au bout de 10 minutes, vous avez les yeux tout rouges et qui piquent.
Ou alors je me transformerai en analyste de la vie politique, et postant un texte toutes les semaines, décryptant telle déclaration, tel débat, telle discussion épineuse, soit en écrivant comme de la dentelle ou bien comme un bon gros buldozzer après un petit blanc au café du coin.
Ou alors j'explorerai mes pensées conscientes et inconscientes, un peu comme une psychanalyse mais publique, parce que je suis sûr que les histoires de sexe intéresserons beaucoup plus de lecteurs.
Ou bien encore je le laisserai agoniser doucement, je ferai ma grosse feignasse, je n'écrirai que rarement, et ça intéressera de moins en moins de lecteurs (déjà que ça n'en intéresse pas beaucoup.)
Bon c'est pas tout ça, mais j'ai des adieux déchirants à faire, moi.

samedi 17 novembre 2007

cliché


La Suède répond enfin à mon désir de cliché. J'attendais avec angoisse le moment où, une fois de retour, on me demanderai t comment c'était, avec les deux questions inévitables qui vont nécessairement arriver en premier, avant même celle sur ce qu'on mange ici (je ne suis pas le seul à âtre amateur de clichés), les deux questions inévitables donc : la Suède est-elle peuplée de blondes, et l'hiver y est-il rude.
Pour la première question, je n'avais pas tellement d'angoisses, puisque j'ai déjà croisé des grandes blondes, je n'aurais qu'à un peu extrapoler et dire qu'à tous les coins de rues on tombe sur une blonde d'un mètre quatre-vingt dix, le mensonge n'est pas si gros et puis ça fait tellement plaisir de confirmer une idée reçue.
En revanche, j'avais des sueurs froides concernant le temps, et je me voyais déjà dire aux "mais siii, des fois il a pas fait beau, il pleuvait au moins toutes les semaines", et puis essayer de ramer en voyant la mine déconfite de mes interlocuteurs. Cela serait d'autant plus dur qu'en voyant mes photos, on remarque bien que le ciel est parfaitement dégagé, que nous ne sommes pas en tee-shirt mais presque, et qu'il ne nous manque que la planche de surf sous le bras. (À ce propos, il faudra que je fasse attention, je n'étais pas en vacances même si mes photos semblent indiquer le contraire, tiens aujourd'hui je vais en prendre de moi en train de travailler, ça fera plus sérieux. ) Et donc je remercie le ciel d'avoir fait tomber la neige une semaine avant notre départ, une bonne grosse couche qui va me permettre de rassurer tout le monde : non la Suède c'est pas comme chez nous, ouf. Et je vais pouvoir gloser pendant des heures d'une voix grave, un sourcil froncé, sur le thème "vous savez, je connais bien la Suède, j'y ai vécu pendant quelques temps, et je peux vous dire que ce n'était pas facile : j'y ai eu froid."



PS : Pourquoi d'ailleurs faut-il qu'on perde toute dignité des lors qu'il y a vingt centimètres de neige ? Déjà on se retrouve inexplicablement joyeux, un sourire aux lèvres, alors que franchement, il n'y a pas de quoi se réjouir : les deux caractéristiques de la neige sont et d'une d'être froide, et de deux d'être mouillée. Ensuite on est harnachés comme des bibendum, certaines même ont des gros blousons rouges ridicules. Et enfin, un instinct primitif nous pousse à nous jeter par terre, puis à jeter les autres, et puis à hurler comme des débiles. J'en suis sûr, c'est la neige qui fait ça. La dernière fois j'ai essayé de me rouler par terre, puis de jeter mes camarades sur le trottoir mouillé, ça n'a fait rire que moi.

dimanche 11 novembre 2007

musique et NTIC


Ici, je n'ai malheureusement qu'un ordinateur vieillissant, qui n'accepte de travailler qu'avec parcimonie. Par exemple, quand je décide de surfer, il faut que je m'arme de patience : il me faut bien cinq minutes montre en main pour allumer l'ordinateur, lancer le navigateur, taper dans google, et cliquer sur le premier lien. C'est à la fois énervant et épuisant, je me maudis moi et les cinq générations suivantes quand par accident je clique à côté de là où je voulais cliquer, et que c'est word qui se lance, ce qui veut dire que j'en ai pour un moment et que je peux aller me faire un café. Ça signifie qu'il me faut oublier les recherches inutiles et compliquées qui sont pourtant ma passion (Sait-on ce qu'il y a sous le bonnet des schtroumpfs ? Qui a composé la musique de la publicité suédoise de la 307 peugeot ? Pourquoi le métal dans un sauna peut brûler la peau, alors qu'il est à température ambiante ? Comment peut-on avoir des chips à l'ancienne, alors que l'invention de la chips est relativement récente ?)
Ça signifie aussi qu'il me faut oublier tout ce qui touche à la musique. Je ne m'étais pas rendu compte avant d'avoir un internet poussif à quel point mon rapport à la musique était dépendant d'internet. Avant, quand j'avais un ordinateur docile, jeune, efficace, beau et poli, je ne pensais pas à l'outil, je naviguais de lien mp3 en lien mp3, tel un papillon au printemps qui volette doucement de fleur en fleur (mais qu'est-ce que je raconte, moi ? Excusez-moi, je me reprends.) Maintenant que j'ai un ordinateur vieux, fatigué, usé et qui me force à être grossier, c'est une autre affaire, et je me résigne le plus souvent à consulter mes mails ou à ne chercher que des choses simplissimes comme l'âge de la mort de Joe Dassein (ndlr : 42 ans, crise cardiaque à Tahiti, ce n'est pas la peine de chercher.) Quant au fouinage dans l'immense discothèque, on oublie, je n'ai ni assez de patience ni de P2P. Bon, j'ai quand même réussi à trouver "Les portes du pénitencier" chanté par Johnny Hallyday en allemand, ne me demandez pas comment j'ai fait, ou alors uniquement si ça vous intéresse vraiment.
Je suis d'autant plus frustré que je n'ai amené ni accordéon ni piano avec moi, à cause du coût prohibitif du kilo supplémentaire lors du pesage de sac à l'aéroport. Non pas que je sois un musicien accompli, mais jouer (faux la plupart du temps) quand j'ai cinq minutes est pour moi une manière d'exprimer mon spleen et ma douleur d'être loin de mon pays, oh yeah. Alors je me suis surpris hier, à rester scotché un quart d'heure sur le blog de kek : les petits boutons des différentes rubriques font une note chacune différente de l'autre, une sorte de clavier simplifié, j'ai déjà vu mieux pour exprimer toute la souffrance humaine.

mardi 6 novembre 2007

Lantmannavägen mon amour


Quand je suis arrivé en Suède, on m'a alloué une chambre dans un immeuble situé à Lantmannavägen, au sud de Trollhättan. Ma première réaction a été de trouver ça beau et exotique, ce grand cube en briques rouges sur fond de ciel bleu. Je me suis baladé dans le quartier, le sourire aux lèvres, en disant bonjour à tout le monde, et on me répondait de même. J'ai admiré la nature, la forêt, les oiseaux, le tout très présent. Je rentrais au beau milieu de la nuit en flânant gentiment. En un mot, j'étais heureux de vivre ces prochains mois dans cet endroit si paisible.
Et puis j'ai eu un doute quand j'ai pu observer les réactions de gens du cru. "Ah, vous vivez à Lantmannavägen... Et vous n'avez pas trop peur ?" Mince, je ne savais pas que je devais avoir peur. Alors pour faire couleur locale, j'ai essayé d'avoir un petit peu peur, de moins dire bonjour, de rentrer vite chez moi la nuit tombée, ce qui n'est pas facile étant donné qu'il fait nuit noire à 17h00. Ça a pas mal marché, j'ai arrêté de laisser ma porte ouverte quand je sortais de mon appartement.
Et puis, mon colocataire, qui comprend le suédois, est allé discuter un jour à la machine à café. On lui a dit : "Tu ne sais pas quoi ?Il y a eu un meurtre à Lantmannavägen il y a deux jours, c'est dans le journal". Là c'était du sérieux. Je n'ai pas réussi à savoir qui, pourquoi ou où exactement, mais il fallait prendre des mesures. J'ai rajouté un verrou et décidé de scruter la page des faits divers : si je vois Lantmannavägen écrit, j'essaierai de comprendre l'article en m'aidant de la photo où je réussirai bien à trouver une flaque de sang.
Et puis, Caroline (Louline) est allé à une soirée sympathique et pas dangereuse puisqu'elle était invité dans un appartement de l'immeuble où elle habite, elle n'avait donc pas à mettre sa vie en péril en sortant. Heureusement d'ailleurs, puisqu'elle a appris à cette même soirée que, paraît-il, il se passe de drôles de choses dans le centre commercial d'à côté, batailles rangées de gangs et cocktails molotov. Alors maintenant, c'est décidé, je ne sors plus. Je suis bien mieux claquemuré chez moi, mieux même qu'à mon arrivée où je disais bonjour au gens sans penser au danger que je courais. Et surtout, surtout, je reste à l'affût de la moindre information qui viendrait confirmer que c'est vraiment horrible de vivre ici.



PS : La photo n'est pas de moi, elle vient de protégez-vous.com.