Deuxième séjour à Niamey. La première fois, j'avais été malade.

dimanche 16 mars 2008

rangement


Il y a quelques semaines, je suis passé prendre, dans mon Aube natale, les livres de ma bibliothèque que j’avais laissés là en dépôt. Ma mère en a profité pour me refiler, en plus des 15 pots de confiture, une grosse boîte à chaussures pleine de vieux papiers en me disant « Tiens, ça c’est à toi, ça traîne ici depuis je ne sais pas combien de temps, je ne veux plus la voir ». J’ai obtempéré, d’une part parce que mes parents ont quand même gentiment gardé ma bibliothèque durant cinq mois, d’autre part parce que je fais une grosse consommation de confiture, et enfin parce que quand elle parle comme ça, faut pas venir la chercher.
Arrivé à la maison, j’ai posé la boîte dans un coin, elle était partie pour y rester encore un bon bout de temps.
Et puis, je ne sais pas, une envie de rangement, une envie de changement, une envie de décoller les fesses de ce stupide ordinateur, une envie de faire quelque chose que je dois faire depuis longtemps histoire d’être pour une fois content de ma journée, j’ai décidé de me retrousser les manches, d’ouvrir la boîte et de trier ces foutus papiers qui y trainaient depuis… ouh la… le lycée, soit un peu plus de dix ans.
J’y ai trouvé 2 objets : un briquet, souvenir de quand j’étais fumeur, et des lunettes, souvenir de quand j’avais des lunettes rondes et moches. Hop poubelle.
Le reste, c’était tout un fatras de papiers accumulés surtout par flemme de ranger, que j’ai sur la table de la cuisine rangé en trois tas : poubelle, pas poubelle, et je ne sais pas encore. On y trouvait des relevés de banque, des relevés de mutuelle et des relevés de trucs qui ne sont destinés qu’à être jetés le plus vite possible par les gens sains d’esprit. Hop poubelle. On y trouvait des cartes postales de vacances manifestement agréables. Hop poubelle aussi.
Le plus intéressant là-dedans, c’étaient les lettres. Il y en avait une bonne vingtaine, de mon année de seconde jusque mes premières années d’études. C’est donc la larme à l’œil que j‘ai entamé la visite de mon « musée personnel »*. Des lettres de gens dont j’avais totalement oublié l’existence et qui me revenaient en mémoire (ou pas, il y en a deux ou trois dont je ne suis pas parvenu à me souvenir), des lettres d’ex que je n’avais pas oubliées (oui, faut pas déconner, je n’en ai pas eu cinquante quand même), et des lettres de moi-même à moi-même (on est volontiers philosophe à cet âge, un brin romantique et manifestement concon.)
En ouvrant cette boîte, je pensais que ça allait me réjouir pendant au moins deux heures à relire tout ça. Ça m’a amusé cinq minutes et demi, et après c’est devenu totalement ennuyeux. Imaginez que quarante personnes vous envoient un courrier en même temps, parlant de choses plus ou moins insignifiantes qui se sont passées il y a dix ans, je vous jure que vous serez incapables de vous les envoyer d’un coup.
Alors j’ai tout emballé, et j’ai remisé ça dans un fond de carton pour la cave, en attendant le jour où j’arriverai à être nostalgique.


*L’expression n’est pas de moi, elle est de Lewis Trondheim


PS : Ce soir, c’est soir d’élection. La gauche a paraît-il gagné. Youpi, c’est la fête, ça me fait une aussi belle jambe que la dernière fois où ils ont gagné et où ça a changé ma vie et celles de mes concitoyens (aux régionales je crois). Je ne sais même pas pourquoi j’écoute encore les soirées électorales. Peut-être parce que c’est l’occasion de faire le ménage de la cuisine…

dimanche 9 mars 2008

Procrastination


J'ai pas mal de boulot qui m'attend, et du boulot qui ne m'amuse, mais alors pas du tout. Parfois préparer puis rendre un travail est assez pénible mais on y trouve une certaine satisfaction intellectuelle. Mais ici, rien. C'est juste pénible à faire. Faut juste se dire d'y aller, se prendre par la main, penser à la satisfaction qu'on aura quand ce sera fini, ne pas penser que vraiment quelle vie de con, s'asseoir devant l'ordinateur et TRAVAILLER.
Mais voilà, ça fait quinze jours que je repousse, j'ai réservé ce dimanche après-midi spécialement pour ce travail de maths, il va falloir y aller maintenant. Mais le cerveau humain est fantastique, il est capable d'une imagination sans borne pour éviter de s'y mettre.
Je ne ferai pas l'inventaire des stratégies de ces quinzes derniers jours pour repousser, juste celles d'aujourd'hui :
- faire une grasse matinée.
- aller au marché (il fallait y aller, le marché c'est seulement le dimanche, sinon on aura pas de légumes frais cette semaine, rendez vous compte du drame.)
- aller voter aux municipales (là c'est quand même mon devoir de citoyen.)
- aller voter aux cantonales (là je ne sais pas exactement ni à quoi ça sert, ni ce que font ces élus du canton, mais c'est certainement mon devoir de citoyen aussi.)
- aller voter à midi (c'est là où il y a le plus de monde. Je ne sais pas pourquoi les électeurs y vont juste avant le repas, ce point demanderait une étude sociologique sérieuse, je suis sûr que ça a à voir avec le repas.)
- Se faire à manger quelque chose qui cuise longtemps, et prendre entrée, plat, fromage, deux desserts, café. Impossible de travailler juste après ça.
- Faire la vaisselle juste après le repas, et se rendre compte du même coup que l'appartement est sale et qu'il faut bien évidemment tout nettoyer, c'est vraiment urgent et ça ne peut attendre une journée de plus (il y a même des fois où je décide de faire les vitres, mais là il faut avoir une marge. Je veux dire par là qu'il ne faut pas avoir à rendre son travail le lendemain matin, parce qu'au moment où on frotte on se rend bien compte qu'on est en train de se leurrer, et que tout ça n'est que prétexte à repousser.)
- Éprouver le besoin urgent de faire un point sur son assurance de voiture.
- Écouter Loituma.
- Écrire un post sur mon blog alors que c'est quelque chose que je n'ai pas fait depuis au moins 2 mois (à ce propos, je m'excuse platement. À ma décharge, j'ai plein de boulot, j'en ai d'autant plus que je le repousse, et de deux je n'avais pas la grande forme et aucune envie d'ennuyer avec des soucis inintéressants le (les ?) lecteur(s) qui passerait encore par ici.)