Il y a quelques semaines, je suis passé prendre, dans mon Aube natale, les livres de ma bibliothèque que j’avais laissés là en dépôt. Ma mère en a profité pour me refiler, en plus des 15 pots de confiture, une grosse boîte à chaussures pleine de vieux papiers en me disant « Tiens, ça c’est à toi, ça traîne ici depuis je ne sais pas combien de temps, je ne veux plus la voir ». J’ai obtempéré, d’une part parce que mes parents ont quand même gentiment gardé ma bibliothèque durant cinq mois, d’autre part parce que je fais une grosse consommation de confiture, et enfin parce que quand elle parle comme ça, faut pas venir la chercher.
Arrivé à la maison, j’ai posé la boîte dans un coin, elle était partie pour y rester encore un bon bout de temps.
Et puis, je ne sais pas, une envie de rangement, une envie de changement, une envie de décoller les fesses de ce stupide ordinateur, une envie de faire quelque chose que je dois faire depuis longtemps histoire d’être pour une fois content de ma journée, j’ai décidé de me retrousser les manches, d’ouvrir la boîte et de trier ces foutus papiers qui y trainaient depuis… ouh la… le lycée, soit un peu plus de dix ans.
J’y ai trouvé 2 objets : un briquet, souvenir de quand j’étais fumeur, et des lunettes, souvenir de quand j’avais des lunettes rondes et moches. Hop poubelle.
Le reste, c’était tout un fatras de papiers accumulés surtout par flemme de ranger, que j’ai sur la table de la cuisine rangé en trois tas : poubelle, pas poubelle, et je ne sais pas encore. On y trouvait des relevés de banque, des relevés de mutuelle et des relevés de trucs qui ne sont destinés qu’à être jetés le plus vite possible par les gens sains d’esprit. Hop poubelle. On y trouvait des cartes postales de vacances manifestement agréables. Hop poubelle aussi.
Le plus intéressant là-dedans, c’étaient les lettres. Il y en avait une bonne vingtaine, de mon année de seconde jusque mes premières années d’études. C’est donc la larme à l’œil que j‘ai entamé la visite de mon « musée personnel »*. Des lettres de gens dont j’avais totalement oublié l’existence et qui me revenaient en mémoire (ou pas, il y en a deux ou trois dont je ne suis pas parvenu à me souvenir), des lettres d’ex que je n’avais pas oubliées (oui, faut pas déconner, je n’en ai pas eu cinquante quand même), et des lettres de moi-même à moi-même (on est volontiers philosophe à cet âge, un brin romantique et manifestement concon.)
En ouvrant cette boîte, je pensais que ça allait me réjouir pendant au moins deux heures à relire tout ça. Ça m’a amusé cinq minutes et demi, et après c’est devenu totalement ennuyeux. Imaginez que quarante personnes vous envoient un courrier en même temps, parlant de choses plus ou moins insignifiantes qui se sont passées il y a dix ans, je vous jure que vous serez incapables de vous les envoyer d’un coup.
Alors j’ai tout emballé, et j’ai remisé ça dans un fond de carton pour la cave, en attendant le jour où j’arriverai à être nostalgique.
*L’expression n’est pas de moi, elle est de Lewis Trondheim
PS : Ce soir, c’est soir d’élection. La gauche a paraît-il gagné. Youpi, c’est la fête, ça me fait une aussi belle jambe que la dernière fois où ils ont gagné et où ça a changé ma vie et celles de mes concitoyens (aux régionales je crois). Je ne sais même pas pourquoi j’écoute encore les soirées électorales. Peut-être parce que c’est l’occasion de faire le ménage de la cuisine…
Deuxième séjour à Niamey. La première fois, j'avais été malade.
dimanche 16 mars 2008
rangement
à 21:29
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