Deuxième séjour à Niamey. La première fois, j'avais été malade.

dimanche 23 septembre 2007

Quand est-ce qu'on mange ?

Je voudrais ici parler d'une chose qui me tient particulièrement à coeur, et qui j'en suis sûr touchera les fibres sensibles de tous les patriotes qui me lisent, à savoir la bouffe. J'ai pu m'en apercevoir, les Français adorent parler bouffe pendant qu'ils mangent, et comme à l'heure où je vous écris je suis en train de manger un Kex (c'est une gaufrette au chocolat très populaire ici, merci Caro, et très friable également, ce qui fait que d'innombrables morceaux de cette petite gaufrette viennent se loger dans les interstices du clavier de l'ordinateur qu'on m'a prêté, encore merci Caro) manger un Kex disais-je, ce qui me donne l'envie, que dis-je, le besoin d'évoquer avec vous ce qui fait notre fierté nationale et qui nous pousse à considérer les habitants de tous les autres pays sans exception comme des gros nazes. Eh oui, nous pouvons les regarder d'un air narquois du haut de nos boeufs bourguignons, de nos gratins dauphinois, de nos lapins à la bordelaise, de nos lapins en gelée du Nord-Pas-de-Calais (euh non finalement, pas le lapin en gelée, ça c'est pas très bon).
Un brin nationaliste, je me suis mis en tête d'éblouir mon colocataire Finlandais par une farandole de plats typiques et délicieux. Première étape, le supermarché. Ça s'est avéré plus difficile que prévu, parce que les Suédois, ces perfides, ont décidé d'empêcher les bons français de trouver leurs produits en écrivant en suédois sur les paquets. Parfois, il est possible de deviner grâce à une connaissance assez pointue de vocabulaire ("mjölk... ça sonne un peu comme "milk", et ça ressemble pas mal à une brique de lait... je crois que je peux me lancer"). Parfois, il est carrément impossible d'avoir ne serait-ce qu'une toute petite idée ("qu'est-ce que c'est que ces grosses saucisses de plastique de différentes couleurs qui contiennent du liquide apparemment visqueux ? Oh mais il y a une horrible suggestion de présentation..." renseignement pris, c'est une sorte de porridge. Je sens que je ne vais pas essayer ça, mon courage d'aventurier des temps modernes a des limites). Parfois, et c'est encore plus perfide, le produit est caché parmi des milliers d'autres (arrivé au rayon beurre, immense mais rempli de paquets de margarine, je me suis résigné à demander à la première victime qui voudrait bien se présenter. La victime en question était un monsieur perfidement souriant et aimable, même s'il avait du mal à comprendre ce que je disais à cause de mon accent et de son ignorance totale du concept des biscuits bretons). Parfois c'est carrément difficile (le vin par exemple n'est vendu que dans UN magasin, dans le centre-ville). Parfois même, pour nous narguer, c'est écrit en français (la crème fraîche s'appelle "crème fraîche", c'est vicieux).
Mais malgré tous les obstacles qu'on me tend dans ce pays hostile et (bientôt) froid, je réussis à porter haut les couleurs nationales. Je cuisine à tour de bras et ne fais goûter à mon colocataire qu'avec parcimonie les mets délicats que je prépare, il n'avait qu'à pas être scandinave.

2 commentaires:

louline a dit…

Ben qu'est ce qu'il a ton accent? Il est parfait^^

Nous aussi on attend de gouter la haute gastronomie française attendu que nous ne sommes PAS scandinaves !

hibiscus a dit…

Fais seulement attention de ne pas acheter du "filmjölk" à la place du "mjölk". C'est pas fameux dans le café ... ;-)