Noël, c'est le moment propice pour traverser la France de long en large. Des centaines de kilomètres pour aller manger dans sa région natale un plat avec plein de crème, une bûche à la crème elle aussi, et finir sur un café accompagné d'une boîte entière de chocolats, le tout largement arrosé de vins de toutes les couleurs. Et c'est le cœur et l'estomac lourd qu'on rentre à la maison, parce qu'il faut bien faire partie de cette France qui avance. Or moi, pour avancer cette fois-ci, j'ai pris le train.
Or hier, dans ce train que j'aime, je ne fus pas heureux. Normalement, je me réjouis d'un voyage en train. Je me réjouis dès la commande du billet, que je commande sur internet pour avoir l'impression d'être l'Homme du XXIème siècle. Je me réjouis encore lorsque je retire ce billet à la borne libre-service où j'ai l'impression de dominer ce monde de technologies (oui bon, on a les fantasmes qu'on peut). Je me réjouis de marcher d'un pas rapide en direction de mon quai, ça fait voyageur parce que personne ne sait que je vais à Bar-sur-Seine et non pas à New York. Je me réjouis encore lorsque je m'assieds dans le fauteuil confortable en jaugeant ceux qui vont être mes compagnons de voyage, ils sont anonymes mais je les aime quand même. Et je me réjouis enfin de ces quelques heures où je vais être peinard, à l'écart du monde, où j'aurais le choix entre lire et dormir, une sorte de paradis simple.
Mais hier, on n'était plus proche de l'enfer que du paradis, à cause de ces technologies-même que j'admirais tant quelques lignes plus haut. La technologie, c'est bien quand c'est utilisé avec intelligence et politesse, mais quand il n'y a ni l'une ni l'autre, ça devient insupportable. En ce qui concerne l'intelligence, j'aimerais bien savoir ce qui est passé dans la tête du type qui a décidé qu'on pourrait passer de la musique avec son téléphone portable. On raconte qu'il n'y a pas de prix Nobel de mathématiques parce que Mme Nobel était très amie avec un mathématicien, et que ça énervait beaucoup M. Nobel. Je me demande si ce n'est pas la même chose avec cet homme qui a eu cette idée saugrenue d'installer un mini haut parleur sur un téléphone, en pensant sans doute qu'on interdirait totalement la musique et les musiciens dans quelques années, quel plan machiavélique. En plus, il n'y a aucune merveille de technologie là-dedans, c'est juste un mauvais haut parleur installé sur une machine, aucune prouesse technique à admirer.
J'en arrive à mon deuxième point : la politesse. Comment ne pas penser un seul instant que ça peut déranger quelqu'un de passer du zouk dans un wagon Corail ? Au début, on tend l'oreille, on se dit "non, ils n'ont quand même pas décider d'écouter de la musique ici ?". Si si, ils ont décidé. On prend sur soi cinq minutes ou trente secondes suivant notre capacité à supporter, et puis on énumère les solutions, au nombre de deux : un je me lève et leur demande avec fermeté et politesse de stopper ça tout de suite, c'est courageux et pédagogique, peut-être réfléchiront-ils la prochaine fois ; deux je prends mon sac, mon bouquin et mon blouson et je vais m'installer à côté, c'est égoïste et un rien lâche. J'ai finalement choisi la deuxième solution, et je n'en suis pas fier. Il faudrait que j'apprenne un peu à ouvrir ma gueule de temps en temps.
Deuxième séjour à Niamey. La première fois, j'avais été malade.
mercredi 26 décembre 2007
"Au bal, au bal masqué hohé hohé"
à 10:20
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire