Deuxième séjour à Niamey. La première fois, j'avais été malade.

vendredi 11 janvier 2008

Brel


Ce midi, je suis allé prendre un café au Bistrot-marchand de tabac-pmu. J’ai une tendresse que je m’explique mal pour ce genre d’établissement. Ce n’est absolument pas de la nostalgie puisque celui-ci est tout ce qu’il y a de plus moderne : on y trouve du faux marbre plastique posé l’année dernière, des télés égrenant les résultats de jeux, tiercés et autres, la radio, les néons jaunes et bleus, les tables en plastique, les habitués.
Ces mêmes habitués, au nombre de trois ou quatre, m’ont impressionné ce midi, lorsque je suis allé prendre mon café. La conversation était peu animée, pour ne pas dire inexistante, on ne parlait ni de Sarko, ni de l’interdiction de fumer dans les bars, non, on ne parlait pas. Ce silence amenait chez eux une sorte de léthargie, ils étaient simplement là, accoudés au comptoir, et ils attendaient. La radio, certainement Radio Nostalgie, diffusait ses titres nostalgiques (Pourtant que la montagne est belle, Kazatchok, etc.) Puis, on a entendu Brel "Ce soir j’attends …" et au moment où il allait chanter "Madeleine, tous nos habitués, comme un seul homme, ont levé la tête, ont dit "Madeleine", et puis l’ont baissée.
Moi j’étais en face, je ne les avais pas vus ouvrir la bouche depuis au moins dix minutes, et ils ne l’ont pas ouverte non plus par la suite. C’est beau, non ? Brel est vivant, je l’ai vu ce midi.

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