Deuxième séjour à Niamey. La première fois, j'avais été malade.

mardi 7 septembre 2010

De la nécessité de se séparer de ses biens matériels


Tous les ermites vous le diront, la sagesse s’atteint en se séparant de ses biens matériels. Voyager implique de rechercher la sagesse malgré vous, et même souvent à votre corps défendant.
Ce long processus menant vers la sagesse ultime a commencé pour moi lorsqu’il a fallu déménager : que faire de cette magnifique lampe de chevet rose de style grec antique ? On décide de la vendre, cela va nous débarrasser et en plus nous renflouer. Les lecteurs tatillons me feront remarquer que vendre ses affaires contre de l’argent n’est pas tout à fait se séparer de ses biens matériels. Heureusement que la Providence est là, elle a permis que seul Emmaüs se porte acquéreur de nos affaires, ce qui m’ a permis d’être un peu plus sage.

La deuxième étape est celle la préparation des bagages. La Providence a pris cette fois deux forme : la première est celle de la compagnie aérienne qui limite les biens matériel, la deuxième forme est celle de ta force musculaire (cette deuxième forme étant beaucoup plus persuasive). On choisit donc d’être un peu plus sage au compte-goutte. On n’aura peut-être pas besoin de cette belle chemise et puis après tout, un après-rasage, ce n’est pas si utile, on essaiera de rester stoïque lorsque le visage nous brûlera.

La troisième étape vers la sagesse ultime a pris la forme d’un tapis roulant à l’aéroport de Niamey, un tapis roulant qui tourne interminablement avec quatre pauvres bagages que personne ne veut prendre, et dans ces quatre bagages il n’y a pas celui que tu aurais bien voulu voir sur ce tapis. Allons, on a bien vu que tu avais du mal à te séparer de tous ces biens, alors le bagagiste d’Alger a choisi pour toi. Ne t’en fais pas, ce n’est pas celui qui contenait tes caleçons plutôt faciles à remplacer, c’est l’autre bagage, celui qui contenait ton nécessaire pour travailler. Tous ces gens accédant à la sagesse dans le bureau des « litiges bagages », qui remplissaient le formulaire devant l’employée nonchalante, ça m’a fait chaud au cœur, quand même.

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