Deuxième séjour à Niamey. La première fois, j'avais été malade.

dimanche 18 septembre 2011

Dans la peau d’un blanc

C'est mon réparateur de vélo, carrefour
Maurice Delens. Il ne parle pas beaucoup
et pas très bien, mais il est gentil.
Je me faisais la réflexion il y a quelques temps qu’ici ce n’est pas très métissé. Quand vous vous baladez dans les rues en France, vous croisez toutes sortes de couleurs, du type africain au type suédois, en passant par le type pakistanais et chinois. Pour la majorité des gens, je pense, on ne réagit pas en termes de couleurs mais en termes de classes. On catalogue les gens dans des cases « classes populaires », ou « bonne famille » ou je ne sais quoi. La couleur de peau ne nous indique pas la nationalité.
 Ici, on est “le blanc”, l’anasaara. Blanc, on ne peut pas être nigérien, c’est impossible. Je connais quelqu’un, une blanche, qui a la nationalité franco-nigérienne. Elle m’a dit que quand elle va voter, c’est la croix et la bannière, les mecs rigolent et ne veulent pas croire qu’elle est nigérienne. Très souvent, on est interpellé : « hé, le blanc », « hé, anasaara ». Notre couleur a réellement une importance, qu’on le veuille ou non on porte sur nous notre statut social élevé. Les blancs qui viennent ici sont des gens plutôt aisés et éduqués. Les seuls blancs qui sont ici sont riches, et c’est vrai comparé au statut moyen ici. De plus, ces blancs ne font souvent que passer un an, deux ans, trois ans. En France, nous gommons les différences de couleur de peau, une remarque à ce sujet peut être mal prise, il ne nous viendrait pas à l’idée d’interpeller quelqu’un en disant : « hé, le noir ! ». Ici, tu es le blanc, c’est comme ça qu’on t’appelle, peut importe que tu sois instit, militaire, commercial, curé. 

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